Autumn / Nicolas Giraud / du 21 novembre au 12 décembre 2013

 

© Nicolas Giraud

© Nicolas Giraud

« AUTUMN »

Nicolas Giraud

Exposition du 21 novembre au 12 décembre 2013
Vernissage le 21 novembre à partir de 19h

Galerie Cave Canem – Ouvert sur rendez-vous

L’inactualité des images est liée à l’irrésolution de l’énonciation de la question de leur destination.*

*Chose dite, évidente, intraitable, énorme. Il faudrait tout décortiquer, prendre un à un les éléments et les ‘lire’, les faire tomber sous la lecture. Nicolas Giraud s’est donné cette tache depuis une dizaine d’année, ses œuvres en témoignent. Tantôt faisant appellent à l’inscription et à sa disparition (physique et mémorielle), tantôt à l’image et sa naissance (instantanée et fictionnelle).

Pour Cave Canem, outre l’accrochage d’une photographie extraite de la série « Fall », il produit pour l’occasion « Fire Season 3 », à la fois œuvre et élément de la série « Fire Season ». Le principe est simple, un autocollant, au format standard pour être disposé dans un album, est publié à 1000 exemplaires. Sans destination propre, c’est-à-dire sans support ‘ad hoc’, ce troisième élément de la série, comme les deux précédents (réalisés pour la galerie ACDC de Bordeaux et pour la galerie Dumont de Los Angeles) est une photographie d’incendie – paysage de campagne où s’élèvent les flammes près d’une maison qui ne brûle pas ’encore’. Une fois passée la question du lieu et de la date, de l’événement et de l’auteur, il ne reste au possesseur de cette image rien d’autre que l’intérêt et l’intrigue de la coller, de l’extraire du dehors pour l’apposer dans le ‘sien’, de l’indexer « Dans un élan discret mais non emprunt de la superbe d’une fébrilité jouissive, je séparais l’autocollant de son film blanc et avec des hésitations brèves bien que nombreuses, je posais l’image en couleurs à sa ‘place’ dans l’album, en essayant, dans ce mouvement que je croyais fécond, de l’ajuster au mieux dans le cadre où son fantôme gris l’attendait. Raté. » (Umberto Eco) ; et si comme l’écrit Platon dans ‘La République’, l’image n’est qu’un double, « j’appelle images d’abord les ombres », le voilà, le possesseur, face à la trinité de l’imposture. L’image n’a jamais lieu, l’image est toujours là, l’image est une image d’image. Pourtant le feu est lent et même au moment où le temps contemporain se pare d’une ponctuation de moins en moins allusif qui pourrait être un pendant à l’impossibilité de ‘consommer toutes les images’, son illustration adhère encore à un actuel destiné pour s’éloigner du réel, et ce mouvement, propre au fonctionnement du phantasme, historicise le décollement propre à toutes expositions à la lumière, à toutes expositions : cette qualité de la séparation inhérente d’un présent qui s’entache à vouloir extraire le dehors du dehors.

« Automne » montre ce point de fuite où tout fini par continuer d’arrêter, et où l’interprétation, maintenant, maintenant même, surtout maintenant, s’habille des phares de ce qu’on définit communément sous le nom de lieu. Nicolas Giraud propose alors de ne pas s’installer dans les images mais que leur destruction inéluctable, ‘naturelle’, soit un nouveau paradigme pour habiter la réalité et de débarrasser le classicisme (l’homme honnête) de sa propension à esthétiser la réponse, fut-elle vraie.

fF

Avec le soutien de Francia Intezet / Institut Francais de Budapest

Galerie Cave Canem >>> cavecanemgaleria.blogspot.hu
Nicolas Giraud >>> http://www.empyre.eu/

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